16.La télédétection peut-elle aider à gérer l’irrigation an agriculture ?Comment ?

L'eau est une ressource qui se fait de plus en plus rare et même les régions tempérées souffrent parfois de pénuries d'eau. L'utiliser de manière durable nécessite une connaissance approfondie du cycle de l'eau.
L'Hydrométéorologie étudie le cycle de l'eau en relation avec les conditions météorologiques. L'évapotranspiration (ETR), est la somme de l'évaporation de l'eau à la surface de la terre et des étendues d'eau et de la transpiration des végétaux.
A une échelle locale, les données d'évapotranspiration peuvent être utilisées pour calculer les besoins en irrigation des cultures. Bien que la gestion régionale de planification nécessite la connaissance de la valeur d'évapotranspiration, elle n'en reste pas moins difficile à mesurer. Toutefois, il est possible d'en évaluer la valeur indirectement en recourant aux données satellite de Meteosat combinées aux données de terrain. Sur la base de ces informations, l'IRM dresse des cartes de l'évapotranspiration sur l'ensemble de la Belgique.
L'évaluation de l'évapotranspiration nécessite plusieurs sortes de données. Elle recourt notamment aux données collectées toutes les heures par Meteosat et enregistrées par l'IRM au moyen d'une antenne PDUS (“Primary Data Users Station”), aux données météorologiques basées sur des observations synoptiques et des radiosondes ainsi qu'aux données fournies par une micro-station météorologique de référence. L'ensemble de ces données est quasiment disponible en temps réel et permet donc de les utiliser à n'importe quel moment.
Pour ce faire, on utilise deux canaux Meteosat : le visible (0.4-1.1 µm) et l'infrarouge (10.5-12.5 µm).
A l'échelle locale : les données d'évapotranspiration peuvent être utilisées pour calculer les besoins d'irrigation des cultures pendant les périodes sèches. Nous pouvons comparer le fait de faire correspondre l'irrigation et les quantités de précipitations à l'évapotranspiration des cultures à des transactions effectuées sur un compte bancaire. Le sol représente la "banque" qui détient l'eau. Les précipitations et l'irrigation sont les dépôts faits sur le compte bancaire alors que l'évapotranspiration représente les retraits sur ce compte. Cette approche est même appelée "chéquier" du programme d'irrigation.
A plus grande échelle, les données d'évapotranspiration peuvent s'avérer très utiles dans les études sur le changement global. En effet, les changements climatiques entraîneront vraisemblablement des variations dans l'évapotranspiration, alors que de tels changements peuvent très bien annoncer des modifications majeures dans la distribution et l'abondance des espèces végétales.